Lexique des principaux termes en économie
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L-M-N-O-P-Q-R-S-T-U-V-W-X-Y-Z
- D -
Débit
Autre appellation désignant un retrait de fonds de votre compte.
Déficit budgétaire
Situation qui se présente lorsque le gouvernement dépense plus d'argent qu'il ne perçoit de revenus au cours d'une année.
Déflation
Baisse réelle du niveau général des prix dans l'économie.
Dépense en capital
Somme consacrée à l'acquisition d'immobilisations par une entreprise, notamment de la machinerie, un terrain ou un immeuble, et non pas au paiement des frais d'exploitation courants.
Dépenses publiques
Dépenses financées par les administrations publiques. Ce financement s'effectue par les prélèvements obligatoires, l'emprunt et éventuellement par la création monétaire.
Déséquilibre extérieur
Déséquilibre durable au sein de la balance des paiements entre les importations et les exportations de biens et services.
Division du travail
Répartition des tâches de production entre plusieurs individus. On distingue la division sociale du travail (spécialisation des individus par métiers au sein d'un groupe social), de la division technique du travail (décomposition de l'activité productive en séquences simples au sein d'une entreprise).
Dépôt
Montant versé dans un compte. Le dépôt peut se faire sous forme d'espèces, par chèque ou par voie électronique.
Dépôt à terme
Placement à court terme, à taux fixe. Aujourd'hui, on appelle généralement ce genre de titre "certificat de placement garanti" (CPG).
Dépression
Repli prolongé de l'économie et de l'activité commerciale.
Déréglementation
Action qui consiste à supprimer des règles encadrant l'activité économique pour favoriser le développement du marché. Il s'agit aussi de créer une nouvelle réglementation qui pérennise la concurrence.
Désinflation
Réduction du taux d'inflation, par suite de la mise en oeuvre d'une politique gouvernementale ou du fléchissement de l'activité économique.
Dette
Somme due.
Devises
Divers instruments utilisés en paiement d'opérations, effectuées entre particuliers ou organismes, au moyen de différentes monnaies (par exemple billets, chèques, etc.).
Dividendes
Bénéfices d'une société susceptibles d'être versés aux actionnaires en fonction du nombre d'actions qu'ils possèdent. Des dividendes peuvent être versés sur les actions et sur certains fonds d'investissement.
Droits de douane
Droits sur les importations de marchandises. Les droits de douane donnent, en matière de prix, un avantage aux produits similaires de production locale et sont une source de recettes pour l'Etat.
- E -
Elasticité - prix de la demande
Sensibilité de la demande à une variation du prix du bien considéré. Généralement négative, elle signifie que la consommation diminue si le prix du bien augmente. La demande est dite inélastique lorsqu'elle ne change pas suite à une variation du prix (elle est proche de zéro).
Emission obligataire
L'émission d'obligations ou d'autres types de titres d'emprunt dans le public.
Externalité
Situation dans laquelle un agent procure, par son activité, un avantage ou un inconvénient à un ou plusieurs autres agents (ex. vaccination : externalité positive - pollution : externalité négative).
- F -
Firmes multinationales
Les firmes multinationales (FMN) sont des entreprises qui exportent non seulement des marchandises ou des services, mais aussi qui localisent une partie de leur activité productive à l'étranger.
Flexibilité
Ajustement rapide des quantités produites et des types de biens proposés au consommateur en fonction des fluctuations de la conjoncture.
Fonctions régaliennes de l'Etat
Fonctions remplies par un Etat minimal : assurer les libertés individuelles, la défense et l'accès au territoire national, le contrôle de la monnaie et le respect des règles économiques. On parle aussi d'Etat-gendarme.
Fonds d'investissement
Egalement appelé fonds commun de placement, il s'agit d'un produit de placement dans lequel votre argent est mis en commun avec celui de nombreux autres investisseurs. Un gestionnaire de portefeuilles utilise l'argent mis en commun pour acheter un portefeuille de placements ou de titres, et assure le suivi continu de chacun des placements. Il existe divers types de fonds d'investissement, chacun présentant des objectifs particuliers. Quand vous investissez dans un fonds commun de placement, vous achetez des parts de ce fonds. La valeur de vos parts peut varier à la hausse ou à la baisse, selon le type de fonds d'investissement et son rendement.
- G -
Gain ou perte en capital
L'écart entre le prix payé à l'achat d'un placement et le prix que vous obtenez au moment de sa revente (en d'autres termes, le profit ou la perte que vous enregistrez). Parmi les placements donnant lieu à des gains ou à des pertes en capital, mentionnons les titres et les fonds de croissance.
- I -
Immobilisations
Machinerie, terrain, immeuble ou bien utilisé aux fins d'exploitation d'une entreprise qui ne seront pas consommés ou convertis en espèces durant l'exercice en cours.
Indicateurs économiques
Statistiques qui aident à déterminer comment se comporte l'économie. Ils comprennent entre autres l'indice des prix à la consommation, les mises en chantier et les taux de chômage.
Indice des prix à la consommation
Indice qui mesure le changement survenu dans le coût moyen d'un panier de biens et de services qu'achètent couramment les familles françaises.
Inflation
Montée du niveau moyen des prix dans l'économie.
Intérêt
Frais payés ou gagnés en contrepartie de l'utilisation de fonds.
Intérêt composé
Revenu que rapporte votre placement. Par exemple, dans le cas des placements à revenu fixe qui rapportent de l'intérêt à intervalles fixes, l'intérêt composé désigne l'intérêt versé sur le placement initial et également sur l'intérêt qui s'accumule (c'est-à-dire que vous encaissez de l'intérêt sur votre intérêt).
Innovation
Un enjeu central
L'innovation joue un rôle primordial dans les performances économiques. Mais tout comme l'économie, il faut lui donner les moyens de se développer. L'innovation est au cœur même de l'économie des pays de l'OCDE. Sans elle, pas de nouveaux produits, services ou procédés. Et les entreprises ont toutes les peines du monde – à supposer qu'elles y parviennent – à gagner des parts de marché, réduire leurs coûts et accroître leurs bénéfices. En fait, l'arrêt du pouls de l'innovation sonnerait tout simplement le glas des entreprises. Par le passé, les plus grandes entreprises étaient suffisamment fortes pour se protéger du changement et retarder l'innovation afin de profiter durant de nombreuses années des lignes de produits qui avaient fait leur fortune. Mais dans le contexte actuel de concurrence internationale, aucune entreprise, petite ou grande, ne peut survivre sans innover. Dans tous les secteurs de l'économie, l'innovation est indispensable pour permettre aux entreprises de croître et leur éviter d'être prises de vitesse sur le marché. Elle aide les producteurs à répondre à la demande diversifiée et en rapide évolution des consommateurs, et elle permet d'apporter des améliorations dans les domaines de la santé, des communications et de la qualité de vie en général. En d'autres termes, l'innovation est le moteur du progrès. L'innovation a un coût, et il est élevé. En 2001, les dépenses de recherche-développement (R-D) des entreprises ont dépassé les 350 milliards de dollars dans la zone OCDE. Les grandes entreprises manufacturières et de services comme General Electric, Siemens, IBM et Microsoft y consacrent chaque année des milliards de dollars. Et pourtant, les dépenses de R-D ne représentent qu'une part du coût total de l'innovation. Dans l'industrie manufacturière, cette part est comprise entre le tiers et la moitié des dépenses d'innovation et dans les services, elle est même souvent inférieure au tiers. Pour rendre l'innovation opérationnelle, d'importants investissements supplémentaires sont nécessaires en matière de formation, d'équipement, de licences, de marketing et de réorganisation. Ces dernières années, le processus d'innovation a beaucoup changé. Les entreprises ont accéléré leurs efforts du fait de la mondialisation, de l'intensification de la concurrence, de l'impact croissant des technologies de l'information et de la communication, et du rythme effréné du progrès scientifique et technologique. L'efficacité de leur R-D s'en trouve renforcée, mais au détriment de la recherche appliquée à long terme où l'investissement privé s'amenuise par contrecoup. Des enquêtes menées aux États-Unis indiquent que la durée moyenne du cycle de R-D des entreprises est passée de 18 mois en 1993 à seulement 10 mois aujourd’hui. Alors que l'innovation est suscitée par la concurrence, les nouvelles idées ne peuvent porter leurs fruits sans coopération entre les entreprises, parfois même entre des entreprises concurrentes. C'est là le paradoxe de l'innovation. Les coûts, la complexité et les risques de l'opération sont tels qu'aucune entreprise, quelle que soit sa taille, n'est en mesure de trouver en interne ni même dans son pays d'origine l'ensemble des connaissances et des informations nécessaires. La mise au point d'un nouveau médicament peut coûter des millions de dollars, alors que seulement quelques-uns des médicaments qui sont actuellement en cours de développement seront un jour commercialisés. Pour partager les risques et les coûts, accéder aux nouvelles connaissances et s'assurer que l'innovation répond aux besoins des consommateurs, les entreprises se regroupent en réseaux ou créent des alliances. Elles coopèrent avec des universités et des instituts de recherche, avec leurs clients et les organismes de réglementation, et même avec leurs concurrents. Aujourd'hui, bon nombre des réseaux et des alliances dans des secteurs tels que l'automobile, le transport aérien et le commerce de détail, ont une vocation mondiale. A l'évidence, il faut donc bien promouvoir l'innovation. Et il est essentiel de tirer les leçons des expériences des autres, parce que l'innovation doit être partagée pour bien se développer. Il est tout aussi important que les gouvernements aient un nouveau rôle, une nouvelle responsabilité qui consiste à mettre en place des politiques cohérentes pour que l'innovation s'épanouisse et que l'économie fondée sur le savoir puisse se développer et prospérer.
Le rôle de l'Etat
Les entreprises impulsent l'innovation, mais elles sont tributaires de l'État à qui il revient de remplir trois missions essentielles. La première consiste à investir dans les connaissances fondamentales, qui sont le point de départ incontournable des idées, des méthodes et des produits nouveaux. Les grandes avancées de la recherche scientifique sont pour une grande part à l'origine des progrès décisifs dans les technologies de l'information, comme le réseau Internet, et dans la biotechnologie, y compris le génie génétique. La longue période de gestation, le coût élevé et les incertitudes de l'opération, ne font qu'ajouter aux difficultés que rencontrent la plupart des entreprises pour rentabiliser un tant soit peu la recherche fondamentale. Il incombe aux pouvoirs publics de continuer à soutenir cette activité capitale qu'est la recherche à long terme pour éviter l'effondrement du système. Tous les pays de l'OCDE admettent d'ailleurs cette responsabilité de l'État, et plusieurs d'entre eux, dont le Japon, la Corée et le Royaume-Uni, ont récemment augmenté leur aide à la recherche scientifique.
La seconde mission des pouvoirs publics est de créer des conditions propices à l'innovation des entreprises. Il s'agit de veiller à la stabilité du cadre macro-économique et au bon fonctionnement des marchés des capitaux, du travail et des biens, et de mettre en place un dispositif réglementaire qui soit favorable à la concurrence et à l'innovation. Il s'agit aussi d'aider la population à acquérir la formation et les compétences requises pour s'adapter à l'accélération du progrès technologique. Il s'agit enfin de protéger les droits de propriété intellectuelle de façon à encourager à la fois l'innovation et la diffusion des nouvelles technologies à l'échelle de l'économie tout entière.
Enfin, troisième mission, les pouvoirs publics doivent contribuer à l'amélioration du système d'innovation lui-même. L'innovation ne dépend plus seulement des performances des entreprises, des universités, des instituts de recherche et des autorités réglementaires, elle est aujourd'hui tributaire de leur coopération. Une action déterminée des pouvoirs publics s'impose dans ce domaine pour mettre fin aux rigidités institutionnelles et organisationnelles qui sont susceptibles d'étouffer l'innovation. Il convient ainsi d'éliminer les obstacles à la coopération et à la constitution de réseaux, et de promouvoir la collaboration entre les universités, les institutions de recherche publiques et les entreprises.
Bibliographie
• Dictionnaire d'histoire, économie, finance, géographie (sous la direction de F.TEULON), collection Major.
• R. Barre, Économie politique, tome 1, coll. Thémis, PUF.
Dans beaucoup de pays de l'OCDE, les chercheurs dans les universités ne sont pas incités à s'engager dans des recherches qui pourraient faire l'objet d'une application commerciale, ni à coopérer avec les entreprises. Les États-Unis sont l'un des premiers pays à avoir pris des mesures dans ce domaine. Depuis l'adoption de la loi Bayh-Dole en 1980, les universités peuvent désormais faire breveter les résultats de travaux de recherche financés par le gouvernement fédéral (avant l'adoption de cette loi, ces brevets étaient attribués au gouvernement fédéral). Quant au Japon, il a récemment modifié sa législation pour accorder aux chercheurs du secteur public la moitié des droits de brevet sur leurs inventions.
Ces dispositions constituent autant d'améliorations réglementaires qui stimulent l'innovation et renforcent les liens entre les scientifiques et le processus d'innovation. D'autres obstacles, comme les règlements qui empêchent la collaboration des chercheurs universitaires avec le secteur des entreprises ou ceux qui entravent la coopération interentreprises, doivent aussi être démantelés. Enfin, parmi les problèmes qui exigent l'attention des pouvoirs publics, il faut mentionner celui de l'accès au capital-risque. En résumé, les obstacles sont multiples et il faut souvent analyser en détail le fonctionnement du système national d'innovation pour déterminer dans un pays donné les mesures que peuvent prendre les pouvoirs publics.
Beaucoup de pays sont aujourd'hui conscients de l'importance de l'innovation et du savoir. Cependant, dans certains pays de l'OCDE, les réformes menées pour traduire concrètement cette prise de conscience restent encore bien souvent ponctuelles et fragmentées. Ces pays devraient se pencher avec attention sur le cas de l'économie florissante des États-Unis, qui offre déjà un climat des affaires propice à l'épanouissement de l'innovation. Ils pourraient aussi s'inspirer de l'exemple de la France, du Mexique, du Japon, de la Corée, de la Finlande et de l'Autriche qui ont pris des initiatives d'envergure pour renforcer leur système national d'innovation. Les mesures pour faciliter l'accès au capital-risque et pour promouvoir la commercialisation des résultats des recherches financées par des fonds publics sont au cœur des dispositifs mis en place.
Investissement
L'investissement est un flux qui vient renouveler ou augmenter le stock de capital dont dispose une entreprise ou une économie. En cela, il compense les effets du flux inverse que représente l'amortissement, lequel exprime pour sa part la dépréciation subie par le capital au fil du temps (déclassement ou obsolescence des équipements, par exemple).L'investissement peut être matériel ou immatériel. L'investissement immatériel (achat de brevets, de logiciels informatiques, de marques ; dépenses de recherche-développement, de formation, de publicité) occupe désormais une part importante dans les entreprises. Il correspond à des dépenses qui, au même titre que les investissements matériels, concourent à l'amélioration future des performances de l'entreprise. Il est néanmoins plus difficile à appréhender comptablement et statistiquement, car de nombreuses dépenses représentatives d'un investissement immatériel de l'entreprise sont enregistrées comme charges du compte d'exploitation et non comme immobilisation à l'actif du bilan.
D'où sans doute une certaine sous-estimation des flux d'investissement réalisés dans les années récentes. On parle aussi parfois d'investissement financier. Dans cette acception, l'investissement se distingue du simple placement par la finalité qu'il poursuit : non seulement générer un revenu ou des plus-values, mais aussi contribuer à la logique de production de l'entreprise : par exemple, lorsqu'une entreprise prend le contrôle d'une autre entreprise, en achetant ses titres de propriété (actions, parts sociales). On voit ici que l'investissement financier constitue une alternative à l'investissement technique pour assurer le développement de l'entreprise : on parlera alors de croissance externe, passant par le rachat d'entreprises existantes. Pour une entreprise, un investissement est toujours une prise de risque, un pari sur l'avenir. car les dépenses liées à l'investissement sont immédiates et certaines ; les recettes escomptées sont incertaines, et de toutes façons décalées dans le temps.
C'est pourquoi l'investissement n'est entrepris que s'il est susceptible d'engendrer des revenus futurs qui couvrent à la fois le coût de l'investissement (ou plus exactement son coût d'opportunité, c'est-à-dire le coût de la renonciation à des emplois alternatifs des fonds engagés) et une prime de risque (c'est-à-dire un surcroît de recettes venant compenser, en cas de réussite, la probabilité statistique de perte encourue en cas d'échec).La notion d'investissement connaît une transposition en termes de comptabilité nationale, sous le nom de “ formation brute de capital fixe ”, mais avec des caractéristiques quelque peu différentes. Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement se réduit à l'investissement matériel, et cela alors même que l'investissement immatériel, selon le ministère de l'industrie, pourrait représenter un tiers de l'investissement annuel total. La formation brute de capital fixe comprend la formation de capital fixe stricto sensu (bâtiments, logements, infrastructures, équipements et machines, …) et la variation des stocks (de produits finis, en cours ou matières premières).
La tertiarisation de l'économie et la sophistication des produits ont stimulé l'investissement immatériel, c'est à dire les dépenses en services dont les bénéfices se concrétisent sur plusieurs cycles de production (dépenses de recherche et développement, de formation des employés, de logiciels, d'action commerciale, de conseil en organisation, de brevets et de licences…). Du point de vue du comptable national, une très faible partie de ces dépenses est enregistrée sous forme d'investissement. Il s'agit des actifs incorporels tels que les brevets, marques de fabrique. En revanche les dépenses de recherche et d'études scientifiques, de publicité, de logiciels sont généralement noyées dans la masse des consommations intermédiaires. La nouvelle base des comptes nationaux (1999) pallie –malheureusement très partiellement– ce déficit de comptabilisation de l'investissement immatériel en intégrant un certain nombre de consommations intermédiaires dans l'agrégat de FBCF. Sans pouvoir réellement le chiffrer, il apparaît au vu de comparaisons internationales, que la France présente un léger retard en termes de dépenses immatérielles (recherche, publicité, marketing…).