Contraction de texte, définition de l’épreuve
Concision, fidélité, clarté. Qu’est-ce à dire ? Comment y parvenir ?

Il s’agit de réduire un texte, en général à son dixième, en sauvegardant l’essentiel d’une argumentation dans ses grandes articulations logiques et  son contenu afin d’en faciliter l’accès en temps et en clarté.

Il s’ensuit qu’une bonne contraction de texte doit répondre à trois exigences : la concision, la fidélité, la clarté.

Ces trois exigences sont évaluables par une lecture qui doit être cursive (est cursif ce qui est fait rapidement, d’une seule traite ): plus une contraction est vite corrigée, meilleure elle est!

I - La concision.

1 - Définition

Etre concis, c’est faire court, c’est être bref, aller à l’essentiel. Les épreuves de concours font reposer cette concision sur des critères objectifs parce que quantitatifs.

Selon la durée de l’épreuve (3 ou 2 heures), les textes sont plus ou moins longs (d’une part 3 500 à 4 000 mots, d’autre part 2 000 à 2 500 mots), et la concision différemment déterminée (400 mots ou 250 mots) et précisée dans le libellé des sujets : « Résumer ce texte en x mots ».

Cela suppose bien sûr des principes de quantification. Quels sont-ils ?

Le comptage des mots s’appuie sur une définition du “mot” établie dans une circulaire officielle (Bulletin officiel de l’Education nationale, n° 27-07/83) : « On entendra par mot l’unité typographique limitée par deux blancs, par deux signes typographiques, par un signe typographique et un blanc ou l’inverse. Les lettres euphoniques ne sont pas comptées comme des mots. »

Ainsi : « l’ »  compte pour un mot et « c’est-à-dire »  compte pour quatre.

Une lettre euphonique est une consonne qui réduit un hiatus entre deux mots, c’est-à-dire la rencontre de deux voyelles créant une difficulté de prononciations : en français il y a deux lettres euphoniques, t   et  l  . Ainsi « a-t-il »  compte pour deux mots comme « si l’on » .

Attention à ne pas confondre le « l’ »  euphonique avec le pronom personnel : “ il l’a prise”, « l’ »  est ici pronom personnel et compte pour un mot !

Il existe généralement une marge de tolérance signalée par le libellé du sujet.

  • Pour les contractions de texte en 250 mots (Ecricome par exemple), la tolérance est de 10%, sauf indication contraire. Le résumé doit donc comprendre de 225 à 275 mots. Tout manquement à ces bornes, non seulement par excès mais également par défaut, est sanctionné. Un résumé en 300 ou 200 mots, quelles que soient par ailleurs ses qualités, sera noté zéro.
  • Pour les contractions en 400 mots, les libellés sur les 15 dernières années varient. «Résumer ce texte en 400 mots» signifie que vous devez tendre vers ce chiffre sans le dépasser ; «Contracter ce texte en 400 mots (tolérance globale 10%)»  signifie que votre résumé doit se situer entre 380 et 420 mots ; «Contracter ce texte en 400 mots +/- 10%» signifie que votre résumé doit se situer entre 360 et 440 mots. Ici également le manquement à ces normes est pénalisé. Toutefois depuis plusieurs années on ne rencontre guère plus que le premier libellé. Les pénalités sont rappelées par un document émanant des responsables de l’épreuve : «(...) rester en deçà (de la longueur impartie) n’est évidemment pas à conseiller, car c’est se priver de la possibilité de faire état d’une idée ou d’un argument qui peuvent avoir leur intérêt. Dépasser la limite est sans conséquence pour un très petit nombre de mots en trop. Mais la règle établie de longue date est qu’un dépassement significatif (autour de 15 mots) établit un butoir et rend impossible d’atteindre la moyenne si grande que soit la qualité du condensé ; pour 10% la note butoir tombe à 08 (...) Que les candidats se rassurent pour le “poids comptable” des mots composés : “c’est-à-dire” vaut 1 (et non 4) et boute-en-train 1 aussi ! Jamais personne n’a dû un échec éventuel pour 403 mots dont un “c’est-à-dire”.»
  • On le voit, ici et là les règles sont un peu différentes.

    Quand on indique simplement que le résumé est à faire en 400 mots, s’il y a une borne supérieure, on tolère son dépassement de quelques mots, mais aucune borne inférieure n’est indiquée. On peut donc supposer qu’un résumé en 350 mots ne sera pas sanctionné, mais cela est néanmoins à éviter puisqu’il s’agit de concours et qu’une contraction aussi courte sera en concurrence avec des contractions plus longues et plus précises.

    Dans le cas des résumés en 400 mots encore, le décompte des mots semble moins strict (cf le fameux c’est-à-dire et les noms composés auxquels on peut ajouter les éventuels noms propres et prénoms). Le jury sera bien sûr d’autant plus tolérant que le travail présente une bonne qualité d’ensemble.

    Ces critères s’accompagnent également de normes de présentation. Vous devez indiquez en fin de copie le nombre précis et exact de mots utilisés. On recommande en général « d’indiquer également les étapes du décompte par tranches de 50 mots inscrites dans la marge (50, 100, 150...) et une marque visible sur la ligne correspondante signalant le mot sur lequel porte le décompte partiel (...) sous peine d’une pénalisation forfaitaire de 2 points». Ce sont là les termes de la circulaire citée plus haut.

    2 - Comment y parvenir ?

    Par un véritable travail de reformulation synthétique. Les candidats, qui se plaignent d’avoir des problèmes de rédaction, de ne pas parvenir à condenser suffisamment les textes, se trompent de diagnostic. Il s’agit généralement d’un défaut de compréhension du texte. Vous êtes toujours capable d’exprimer de façon condensée ce que vous avez véritablement compris. Il s’ensuit que la plupart des candidats passent trop de temps à rédiger parce qu’ils commencent trop tôt à le faire. Il vaut mieux consacrer plus de temps à la lecture du texte.

    Par un travail de discrimination entre l’essentiel et l’accessoire : comprendre un texte offrant une argumentation, c’est être capable d’éliminer tout ce qui ne se rapporte pas à l’argumentation de la thèse essentielle. Cela signifie que la préparation à cette épreuve ne passe pas avant tout par un entraînement intensif qui multiplierait les exercices, car une fois connues les contraintes techniques de l’exercice, ce qui est accessible à tous, cela ne signifie pas pour autant que l’on soit capable de comprendre rapidement des textes de bonne tenue intellectuelle. Il ne s’agit pas d’une épreuve “bêtement technique” comme le prétendent certains, puisqu’elle exige une grande clarté d’esprit sur des textes qui ne sont généralement pas immédiatement accessibles. L’épreuve favorise donc les candidats qui ont l’habitude de se concentrer dans la lecture attentive de textes exigeants et qui ainsi apprennent à dégager très vite l’essentiel.

    Ces deux remarques permettent de mettre en évidence une erreur de démarche impliquant deux maladresses graves.

    L’erreur de démarche. Beaucoup de candidats se prennent pour Lucky Luke... à tort puisqu’ils ont la malchance de résultats médiocres parce que dès le début de l’épreuve ils commencent par dégainer leur stabylo fluo et surlignent le texte plus vite qu’ils ne le comprennent. Comment peut-on sérieusement surligner les passages crus essentiels dès la première lecture, alors qu’on ne connaît pas les lignes directrices de l’argumentation et que l’essentiel est peut-être à la fin du texte ? Cette erreur de démarche  est sensible à la correction et conduit à deux types de maladresses graves :

  • Le résumé est très déséquilibré : il accorde généralement une importance indue au début du texte puisqu’il a été lu sans le recul que permet une vue d’ensemble de l’argumentation.
  • Le résumé se présente comme une translation homothétique du texte original où les temps forts perdent tout relief puisque le candidat est incapable de distinguer l’essentiel de l’accessoire. En outre cette absence de compréhension suffisante du texte vous empêchant de véritablement reformuler synthétiquement l’essentiel conduit à des maladresses et fautes dans la rédaction. Essayant de gagner ici et là quelques mots, vous omettez d’abord ainsi certains articles. L’absence d’article obéit à des règles précises et induit des effets de sens spécifiques. Vous avez également tendance à user d’un style télégraphique toujours sanctionné comme une incorrection (par exemple : «La relation individualisme/postmoderne» au lieu de «la relation de l’individualisme au postmoderne  »).
  • 3 - Comment éviter ces maladresses ?

    Il semble indispensable de lire le texte une première fois de façon très attentive en repérant déjà toutes ses grandes articulations. Vous y êtes aidés par les liens logiques forts, souvent situés au début des paragraphes, et par les formules qui orientent et enchaînent l’argumentation. Il arrive souvent également qu’un paragraphe fasse le point et résume tout un pan de l’argumentation précédente et vous aide ainsi à voir l’essentiel.

    A la fin de cette première lecture vous devez être capable de répondre clairement à deux questions : quel est le véritable objet du texte ? Quelle thèse défend-il ? Le plan d’ensemble s’esquisse déjà.

    Avec l’axe directeur du texte en tête, vous pouvez commencer une seconde lecture au fil de laquelle vous allez ne retenir que ce qui lui est indispensable en le soulignant et en en précisant l’organisation logique : vous disposez donc du plan de l’argumentation et de son contenu. Cette phase préparatoire doit vous occuper  une bonne heure. Dès lors vous pouvez songer à travailler au brouillon la rédaction proprement dite et donc le travail de reformulation synthétique.

    Il existe une seconde façon de travailler ici : au lieu de souligner l’indispensable, vous pouvez déjà le reformuler au brouillon. Cela vous prend beaucoup plus de temps certes, mais la rédaction sera passablement avancée. Cette démarche permet de prendre une plus grande distance par rapport au texte et donc d’aider à une véritable reformulation. Quand vous travaillez sur des passages soulignés, vous avez tendance à ne pas pouvoir vous en libérer et à reprendre les formules mêmes du texte, d’où un effet de collage de petites citations à proscrire.

    Retenez  donc bien que toute difficulté à condenser de façon réellement concise est généralement l’indice d’une compréhension insuffisante du texte.

    Reste à évoquer ici deux cas particuliers : d’une part celui des textes qui comportent beaucoup d’exemples ; d’autre part celui des textes où une même idée se répète. Ces textes sont une aubaine pour le candidat.

    Pour les exemples, deux cas sont à distinguer : les exemples peuvent en effet être illustratifs ou démonstratifs. Dans le premier cas, ils sont aisés à reconnaître car ils viennent compléter une analyse préalable à laquelle ils n’ajoutent finalement rien ; ils sont généralement en série. N’hésitez pas à les supprimer ou à ne garder que le plus significatif. Dans le second cas, il n’y a généralement qu’un  exemple qui sert de point d’appui à une longue démonstration : il est alors véritablement exemplaire et mieux vaut le garder.

    Reste le cas des textes qui répètent une même idée à plusieurs reprises. Normalement un résumé par souci de concision doit exclure toute répétition. Il faut alors introduire l’idée considérée une fois seulement, là où elle vous semble vraiment indispensable à l’argumentation.

    II - La fidélité.

    1 - Définition.

    Il s’agit d’une fidélité selon l’esprit et non selon la lettre : l’esprit du texte réside, nous l’avons vu, dans son argumentation essentielle. Elle consiste à exclure toute appréciation personnelle, toute interprétation allant au-delà de ce que dit explicitement le texte. N’interprétez pas les implicites pour les expliciter !

    Tout cela est plus ou moins nettement indiqué dans le libellé de l’épreuve : «Résumez, au maximum en 400 mots, le texte suivant en vous attachant à mettre en valeur les idées essentielles et les articulations de la pensée de l’auteur. Cet exercice doit rester impersonnel dans le fond comme dans la forme» ; mais également dans le document déjà évoqué : «Il convient de rechercher avant tout la stricte fidélité au texte, sans chercher à prendre parti (ou en donner seulement l’impression)».  

    Cette fidélité selon l’esprit n’inclut pas la restitution du  style de l’auteur. La contraction doit être rédigée dans une langue si possible élégante mais dans un registre écrit standard (standard ne veut donc absolument pas dire qu’il s’agit d’un français tendant vers la langue orale ou familière).

    2 - Que faut-il faire ?

    D’abord identifier le domaine du savoir auquel appartient le texte : par exemple s’il s’agit d’un extrait d’ouvrage à caractère historique, il est évident qu’il faudra porter une attention toute particulière aux principaux repères historiques cités (dates, événements symboliques de ruptures), mettre en évidence les évolutions dessinées ; s’il s’agit d’un texte de philosophie politique, il s’agira d’identifier les grands concepts-clés, de les saisir pour en faire un usage précis (souveraineté, volonté générale, peuple, magistrats, gouvernement, représentation, etc.) et  ainsi de mieux souligner les articulations proposées par le texte.

    En général vous devez respecter sa voix énonciative : un texte entièrement à la première personne devra donc être, en bonne règle, résumé à la première personne. Toutefois il arrive que l’on rencontre, ici et là, la première personne du singulier ou du pluriel (un “nous” de majesté en quelque sorte) dans un texte qui pour l’essentiel est à la troisième personne du singulier. Il s’agit de repérer le statut de ces formules ; sont-elles indispensables à l’argumentation ? Très souvent elles accompagnent des remarques incidentes.  Engagent-elles véritablement la subjectivité de l’auteur ? Par exemple, en cours, dans une démonstration, un professeur peut parfois dire “je” sans s’impliquer personnellement, mais pour renvoyer à un sujet universel. Dans ces cas, il n’y a pas à hésiter, vous transposez à la troisième personne.

    Il va de soi que la restitution de la logique d’une argumentation exclut toute modification de la structure d’ensemble du texte, de ce que l’on appelle couramment “son plan”. Toutefois à l’intérieur d’un même ensemble logique, il est permis, ici ou là, d’opérer un petit glissement pour plus de clarté, à condition que le critère de cette opération soit pertinent. Par exemple dans un texte dont un passage énonce toute une série de conséquences d’une situation donnée et y mêle ici et là l’énoncé de quelques causes, il est logique d’opérer des regroupements.

    La fidélité à l’argumentation essentielle que l’on doit mettre en valeur implique que l’on fasse des choix: cela exclut, comme nous l’avons signalé à propos de la concision, une fidélité qui conduirait à un résumé qui serait une translation parfaitement homothétique du texte. Certains candidats s’efforcent ainsi, en pure perte et à tort, de produire des résumés donc chaque partie soit rigoureusement proportionnelle aux différentes parties du texte. Sur ce point les jurys sont très clairs et dans le document évoqué plus haut, voici ce qu’indique le responsable de l’épreuve de contraction : « Il convient de rechercher une approche cohérente et logique des sacrifices à consentir dans le texte, c’est-à-dire une appréciation des mutilations qu’il est en mesure de supporter sans “perdre son âme”. Cette recherche exige un jugement en éveil permanent et un sens critique sans défaillance ou complaisance. Elle équivaut à attribuer une note fictive à chaque paragraphe du texte à condenser, pour ne retenir pour dignes de figurer dans le condensé que le contenu de ceux dotés des “notes” les plus hautes. Avec l’obligation d’accepter le risque de sembler déformer la pensée de l’auteur si plusieurs passages à la file apparaissent d’un intérêt secondaire. Ecartés dans le condensé ou réduits à presque rien ils peuvent donner l’impression que le candidat a “sauté à pieds joints” sur toute une page, voire davantage. Ce risque, très réel, est pourtant celui qu’il convient de prendre. Car il est beaucoup plus acceptable que celui né d’une simple réduction homothétique : traiter à égalité le secondaire et le principal est, en matière de résumé de texte, la certitude de l’échec ».
    En d’autres termes il convient d’évaluer l’importance de chaque paragraphe relativement à la thèse principale pour ne garder que l’indispensable. Le jury envisage très bien que « toute une page entière, voire davantage» d’un sujet (il s’agit des textes de 4 000 mots) puisse parfois être tout à fait secondaire.

    L’idée d’une fidélité selon l’esprit exclut une technique pourtant trop fréquemment pratiquée par les étudiants : celle du pillage d’éléments du texte jugés essentiels et plus ou moins bien organisés dans le résumé. Toujours dans le texte cité plus haut: « Le “pillage” du texte de base dont sont isolées des bribes jugées particulièrement significatives, pour, ensuite, les agencer bout à bout ne suffit pas, comme beaucoup de candidats qui se risquent à cette approche en font la dure et pénalisante expérience. Ici encore l’effort de reformulation est payant. »

    Enfin la fidélité exclut la fâcheuse tendance de certains étudiants à multiplier les synonymes pour éviter de reprendre les mots usuels du texte initial ou éviter des répétitions. L’usage des synonymes n’est pas, malgré les apparences, un effort de reformulation, au contraire, puisqu’il indique généralement que le candidat essaie de masquer la reprise de formules entières du texte en changeant quelques mots. En  outre c’est ne pas avoir compris en quoi consiste la synonymie : à proprement parler il n’existe pas de véritables synonymes dans une langue ; quand deux termes font double emploi, ou l’un disparaît, ou ils divergent en se spécialisant dans certains usages. Le recours aux synonymes induit donc souvent des faux sens, des approximations. Ainsi dans un texte où il est question de l’angoisse, certains étudiants ont cru bon, ici et là, de remplacer le terme par celui de “peur”, or la peur n’est évidemment pas l’angoisse.  N’hésitez pas à reprendre les termes courants du texte, surtout ceux qui touchent à l’objet essentiel de la démonstration. En revanche vous ne devez pas reprendre des bribes entières, sauf exception suivante : un texte peut présenter dans un passage une formule particulièrement heureuse car très dense. Vous avez le droit de reprendre ce genre de belle formule, car on a l’impression ici que tout a été si parfaitement dit. Cela reste bien sûr exceptionnel.

    III - La clarté.

    1 - Définition.

    La clarté se mesure à la possibilité d’une lecture cursive de votre résumé, également révélatrice de sa parfaite autonomie. Encore une fois un bon résumé est celui qui, après une lecture rapide, donne à son lecteur le sentiment d’avoir parfaitement compris une argumentation  claire et nette d’une thèse. Cela signifie donc que le résumé ne  présente pas la moindre ambiguïté de construction, de sens, ni le moindre caractère allusif. Il  est alors parfaitement autonome, c’est-à-dire que le lecteur n’a pas besoin de se reporter au texte original pour le comprendre (“Mais qu’a-t-il donc voulu dire ici ?”; “Où est-il allé chercher cela ?”...).

    La clarté suppose donc une bonne maîtrise de l’expression écrite et des qualités de présentation.

    2 - Que faut-il faire ?

    La présentation d’ensemble doit être claire. Il est des résumés qui d’emblée découragent la lecture. L’organisation de votre travail doit donc permettre de visualiser immédiatement le plan d’ensemble : éventuellement un titre qui opère soit comme un résumé du résumé en synthétisant d’heureuse façon la thèse principale, soit comme une introduction posant l’enjeu de la démonstration; chaque grande partie doit être marquée par un alinéa et un saut de ligne; les sous-parties par un retour à la ligne sans alinéa. Toutefois un résumé qui multiplie parties et sous-parties fait généralement la preuve que la structure d’ensemble du texte n’a pas été vue. L’écriture enfin doit être aussi soignée que possible.

    Le niveau de langue à choisir, nous l’avons vu, est celui d’une langue standard sans recherche littéraire particulière. Proscrivez tout jargon et en particulier excluez le vocabulaire trop marqué techniquement, les néologismes (vocabulaire de la philosophie ou des sciences humaines en particulier). Le résumé est censé être accessible à un lecteur profane qui a priori ne sait rien du sujet traité. Il permet d’évaluer votre aptitude à être un bon médiateur, vulgarisateur.

    Dans un même ordre d’idées, vous devez proscrire les envolées métaphoriques : toute métaphore originale étant par définition subjective, elle constitue un obstacle à la compréhension rapide.

    Vous devez chasser de votre propos toutes les ambiguïtés syntaxiques et les sources d’obscurités, celles en particulier qui obligent le lecteur à revenir en arrière pour retrouver un élément syntaxique qui l’éclaire. Il s’agit en général des disjonctions trop importantes du sujet et de son verbe, du verbe et de son complément d’objet, du relatif et de son antécédent, disjonctions qui s’opèrent dans des phrases où vous voulez “caser” dans des formules incidentes le maximum d’informations. C’est ce qu’illustrent les phrases sujettes à plaisanterie du style : “la femme de mon frère qui a eu un enfant et qui a acheté une voiture d’occasion de luxe de marque allemande et dont la belle soeur est mariée à mon cousin qui habite la campagne charentaise si charmante, vient d’attraper la grippe."
    Idéalement le résumé doit être fait de phrases ni trop courtes ni trop longues. Juxtaposer des séries de phrases faites d’une seule proposition indépendante détruirait la continuité logique du propos ; mais à l’inverse multiplier l’enchâssement de propositions subordonnées dans des phrases, qui font parfois sept à dix lignes, revient à condamner le lecteur à l’épuisement.

    En marge  de ces conseils concernant la clarté de votre propos, signalons enfin que la simple correction grammaticale et orthographique doit aller de soi. Si l’on pardonne aisément à un candidat ici l’oubli d’un redoublement de consonnes, là un h mal placé, là encore une construction en voie de consécration par l’usage mais non reconnue des puristes, on sera sans indulgence pour les oublis systématiques d’accent, la ponctuation très fantaisiste (trop de candidats confondent l’usage du point-virgule avec celui de la virgule, alors que là où l’on met un point-virgule, on pourrait plutôt mettre un point), la méconnaissance des règles d’accord, de conjugaison signalée par des fautes répétées. Enfin il est des impropriétés très lourdement pénalisées en ce qu’elles dénotent une profonde indigence culturelle : “dilemne “ à la place de “dilemme“, confusion entre “acception“ et  “acceptation" etc.

    Tentons dans une seconde partie de traiter un exemple d'application