L’État actionnaire

Sujets problématisés

Quelles sont les limites chronologiques et géograhiques du sujet ?

La réponse à cette question paraît simple : le libellé du sujet n’impose pas une délimitation chronologique précise, mais les États européens ont commencé à contrôler des entreprises publiques sur grande échelle dans l’après Seconde Guerre mondiale.
Afin de limiter le champ du sujet il est conseillé ici de limiter l’étude aux pays développés à économie de marché (PDEM).

Quels sont les termes à définir ?

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Les termes du sujet sont tous intéressants. Ils doivent être définis de manière précise de façon à éviter un " hors sujet ".

L’État représente l’autorité publique centrale (le gouvernement, la direction du Trésor, le ministère de l’Industrie…) qui mène une politique économique et qui légifère.
Au sens large l’État actionnaire désigne l’État en tant que propriétaire d’entreprises quelle que soit la forme juridique que revêt cette propriété. Au sens strict, l’État actionnaire désigne l’État en tant que propriétaire d’actions. L’actionnaire est celui qui apporte des capitaux, il joue avant tout un rôle de financier mais il peut être aussi décideur.

La détention d’actions renvoie à la possession du capital d’entreprises placées dans le secteur concurrentiel ou en tout cas amenées à vendre des biens ou des services marchands. Cette détention confère à l’État des droits (nomination des dirigeants et des administrateurs, vote, perception de dividendes).

Avec quels sujets ne faut-il pas confondre ?

Ce que nous avons dit montre quels sont les sujets " faux-amis ", on peut penser en particulier à :
L’intervention de l’État dans l’économie ;
L’État interventionniste ;
L’État keynésien ;
Le financement de l’économie ;
- Le secteur public.
Un risque évident est de ne s’intéresser qu’à l’un des deux termes du sujet et de traiter :
- soit le rôle de l’État ;
- soit le rôle des actionnaires.
Dans les deux cas, le sujet est mutilé : ce qui est intéressant et ce qu’impose le sujet c’est d’étudier dans quel contexte l’État est devenu actionnaire.

Quelles connaissances utiliser ?

o Il faut évoquer les changements qui ont affecté la politique industrielle en Europe.
o Il faut également parler des principes fondamentaux d’analyse en économie industrielle.
o Des exemples précis sont indispensables. L’un des plus intéressants concerne le cas de l’entreprise France Telecom.
o Il faut être capable de distinguer les services publics et le secteur public.
o Il est nécessaire d’utiliser le vocabulaire économique : monopole naturel, capitalisme, tarification au coût marginal, économie mixte, EPIC (Établissement public industriel et commercial)...

Quelle problématique ?

Il n’y a pas dans ce sujet de problématique imposée.
Remarquons que la question "Faut-il privatiser ?" n’a guère d’intérêt, car la réponse est trop évidemment oui.
On peut se demander :
- Jusqu’où privatiser ? Cette question est nettement plus pertinente.
- L’État a-t-il la capacité d’être un bon actionnaire ? La question est acceptable mais un peu artificielle. Elle pourra être abordée dans l’exposé ou dans la copie ; elle ne constitue pas la meilleure problématique possible.
- L’État actionnaire, atout ou handicap ? Cette fois, il y a une vraie question. Cette problématique est tout à fait acceptable. C’est celle que le jury peut exiger d’un candidat ayant un niveau correct.
Les logiques de l’actionnariat public et du fonctionnement d’une économie de marché sont-elles compatibles ? L’actionnariat public n’entre-t-il pas en contradiction avec la libéralisation des échanges à l’échelle européenne et mondiale ?
Cette question a l’intérêt d’élargir considérablement le sujet. Le risque est de basculer dans le hors-sujet. Il faut avoir une très grande culture économique pour en aborder tous les aspects.
Beaucoup plus difficile à manier, cette problématique pourra être adoptée par les meilleurs : ils feront dans ce cas attention à ne pas s’embarquer dans des réflexions trop vagues et à appuyer leurs analyses sur des connaissances scolaires précises.

Plan synthétique ou chronologique ?

Plusieurs types de plan peuvent être envisagés.
Le plan chronologique est possible sur ce sujet. Il n’est pourtant pas totalement impossible puisque, on peut parler d’une inflexion assez nette de la politique étatique dans les années 1980. Le schéma pourrait être le suivant :
I/ Le rôle de l’État actionnaire s’est trouvé associé à la croissance au cours des Trente Glorieuses
II/ A partir des années 1980, l’intervention de l’État a été remise en cause

Une variante :
I/ La logique des nationalisations
II/ Les enjeux liés aux privatisations

Un schéma de présentation logique des idées pourrait être le suivant :
I/ Comment l’État est devenu actionnaire
II/ L’État n’est pas un actionnaire comme un autre
III/ Cet actionnariat est risqué mais parfois nécessaire

Un autre plan pourrait être basé sur la logique suivante :
I/ Après être devenu propriétaire, l’État s’est désengagé
II/ Les enjeux liés à cette évolution

Nous proposons un plan différent organisé autour de la problématique envisagée plus haut.