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Introduction :
*Jean-Baptiste Say est plutôt un classique, libéral avant tout.
*Il est né en 1767 et mort en 1832.
*Il est issu d'une famille de commerçants protestants
)
*Les événements marquants de sa vie :
- Son voyage en Angleterre
- La lecture d'Adam Smith
- La publication de ses uvres
- La création de son entreprise
- Sa chaire d'économie au Collège de France
1805: Traité d'économie politique
1815 : Catéchisme d'économie politique
1828-30 : Cours complet d'économie politique
I) Ses principales théories :
I)1) Le rôle de l'Etat :
*Say voudrait que l'Etat se limite aux fonctions régaliennes
(armée, justice, police)
*Une entreprise publique est plus productive qu'une entreprise
privée, car l'entrepreneur poursuit aussi son intérêt personnel.
-Les entreprises publiques font de la concurrence déloyale, et dérèglent
le marché, au même titre que les interventions de l'Etat. (Say
va même jusqu'à dire qu'elles sont nuisibles).
-Say est pour une privatisation maximale, même dans la Défense
Nationale, car l'efficacité prime.
*Cependant, l'Etat doit créer un environnement favorable
à l'enrichissement des personnes, servir l'intérêt collectif
: en construisant des routes, des ports,
: les moyens de communications,
mais aussi des écoles, des musées, des bibliothèques
*Ainsi, Say n'est pas pour la disparition de l'Etat, mais soutient
seulement son rôle catalyseur, tout en pourvoyant à la sûreté
des personnes.
Il est conforme au credo libéral : l'intervention de l'Etat est inutile
et néfaste, car elle dérègle l'équilibre naturel
du marché.
I)2) La neutralité de la monnaie :
*C'est l'utilité qui est à la source de toute valeur,
et non pas le travail.
*"Les produits s'échangent contre des produits".
La monnaie n'est qu'un intermédiaire, un voile devant les principes économiques
réels, ce n'est que le moyen de faire circuler la richesse, mais ce n'est
pas la richesse elle-même. C'est juste techniquement supérieur
à une économie de troc, mais sinon, c'est un peu la même
chose.
*Seule compte l'économie réelle, la dimension monétaire
n'en étant que le reflet momentané. (Conception dichotomique).
*Le vrai revenu des producteurs, (services compris), c'est les
services productifs que leurs fonds (industrie, terres ou capitaux) sont capables
de rendre.
*La monnaie n'est donc pas recherchée pour elle-même,
mais pour les produits qu'elle permet d'acquérir.
I)3) La loi des débouchés :
*Cette loi date de 1803, et est parfois appelée "La
loi de Say".
- Say, en tant que bon théoricien de l'offre, affirme
que l'offre crée sa propre demande :
*La demande n'a que le rôle d'orienter les producteurs
vers les secteurs où les marchandises sont le plus demandées.
*Cette loi fournit une clé d'interprétation des
crises fréquentes de l'époque: (idée de symétrie)
II) Les conséquences, les apports,
et les critiques :
II)1) Les conséquences :
*Il n'y a donc pas d'écart entre l'offre et la demande
globale, les passages délicats ne sont que des "périodes
d'adaptation".
*Cette loi est assurée dans une économie de troc.
*Dans une économie monétaire, les agents économiques
reçoivent leur rémunération en monnaie grâce à
l'échange de leur produit, ou de leur contribution à la production.
Donc, l'activité économique est à l'origine d'une distribution
des revenus.
*Il n'y a pas de surproduction. (globalement)
*La vision de Say est très optimiste, il s'agit d'une
croissance auto-entretenue. Il apparaît comme moderne.
*Il est favorable au développement des besoins comme facteurs
de travail.
*Dans cette optique, l'épargne ne crée pas de déficit
par rapport à la production, car elle sert soit :
- à l'autofinancement des investissements de l'épargnant.
- elle est prêtée à d'autres agents, qui investiront
etc.
Donc, l'épargne conditionne l'investissement. (Say rejoint Smith sur
ce point)
II)2) Les apports et les critiques positives :
*La loi des débouchés a eu un grand succès,
et a été peu contestée. Mais à l'époque,
Say avait peu de pouvoir car il était brouillé avec Napoléon.
*Say a marque l'école française d'économie
en lui donnant une coloration libérale, et le sens de la clarté
dans l'exposition des idées.
*Say annonce les néo-classiques en se ralliant à
la valeur-utilité.
*Il eut de nombreux disciples, entres autres
-Frédéric Bastiat : Polémiste virulent, on retient son
acharnement contre le protectionnisme
-Charles Dunoyer : selon lui le libéralisme permet d'inciter les travailleurs
à rester dans le droit chemin : Conservatisme.
- Mais aussi : Jacques Rueff, Henri Carey (américain)
II)3) Les critiques négatives :
MALTHUS :
*Say ne prend pas en compte le travail improductif, il peut y
avoir une augmentation du volume de production, mais pas nécessairement
une augmentation de celui des débouchés.
*Il dit même qu'une tendance excessive à l'épargne
peut entraîner un recul de l'activité économique.
SISMONDI :
*Pour lui, il y a un décalage temporel entre la perception
du revenu et sa dépense, d'où des fluctuations économiques.
:
Y(t) = D(t+1)
Dans une économie en croissance, par définition, la production
Q augmente d'une période à l'autre :
Q(t+1) > Q(t)
Mais comme Y n'est que la contrepartie de la production, il apparaît un
écart à chaque période entre la production et la demande
permettant d'écouler cette production :
Q(t+1) > D(t+1)
Ces critiques, ne sont pas décisives, car elles ne s'attaquent pas au
fond de la théorie, il faut attendre Keynes pour cela.
KEYNES :
*Keynes prétend que la loi des débouchés
présente beaucoup d'injustices sociales et des cruautés apparentes.
*Selon lui, les personnes qui disposent d'un revenu ne sont pas
automatiquement prêtes à le dépenser. On désire la
monnaie pour sa liquidité, et saisir ainsi les opportunités de
spéculer. Ainsi pour lui la monnaie peut-être désirée
pour elle-même.
*Certains produits ne trouvent pas d'acheteurs faute d'une bonne
adaptation de l'offre à la demande.
Conclusion :
Les principales facettes de Jean-Baptiste Say sont donc :
*Vulgarisateur, il fait rentrer en France une uvre alors méconnue,
celle de Smith.
*Créateur d'école de pensée, et pédagogue
apprécié, entraînant beaucoup de monde derrière lui,
et aujourd'hui encore
*Ses théories ont été reprises par les libéraux
des années 1970-80, certaines sont même parfois reprises aujourd'hui.