La mondialisation est un phénomène caractérisé
par l'augmentation des échanges entre pays ,grâce à la baisse
des coûts de transport,à la mobilité des capitaux notamment.Ces
facteurs favorables à l'échange ayant permis la mondialisation sont
assez récents et vont de pair avec une croyance répandue selon laquelle
le libre-échange et le minimum de règles en matières sociales
sont meilleurs que le protectionnisme et l'action sociale de l'Etat ,de la nation.Cette
idée serait que les marchés permettent la parfaite allocation des
ressources, ce qui laisserait de côté l'action de l'Etat au profit
de l'action du marché.
Il est pertinent de se demander si l'évolution de la mondialisation tendrait
à laisser de côté les politiques sociales?Est-ce -qu'elles
sont encore pertinentes au regard de la contrainte extérieur car les pays
en situation d'ouverture doit tenir compte de facteurs extérieurs indépendants
de lui?
Ainsi il sera intéressant d'étudier dans une première partie
que la mondialisation limite les interventions de l'Etat en matière de
politiques économiques et sociales.Puis il s'agit d'analyser une tentative
de coordination des politiques sociales parallèle à la mondialisation.
Tout d'abord la mondialisation impose un autre regard sur la politique du pays.Celui-ci
n'est plus totalement libre de sa politique budgétaire par exemple.C'est
ce que montre le modèle de Mundell-Fleming IS-LM-BP,lorsque les taux
de change sont fixes la seule arme qui peut être efficace est la politique
budgétaire,à l'inverse lorsque les taux de change sont flottants,seule
la politique monétaire est efficace.
Ce modèle montre les limites de l'action de l'Etat en contrainte extérieure.
La France a d'ailleurs souffert de ce choix lors de la relance Mauroy en 1981,en
effet elle a choisit d'utiliser l'arme budgétaire afin d'appuyer sur
la demande: consommation et investissement,or cette relance d'inspiration keynésienne
s'est soldée par un échec en raison notamment de la consommation
des ménages français qui s'est dirigée vers des produits
importés.Cet exemple a le mérite de montrer que les politiques
a but social telle celle de 1981 qui voulait en stimulant la consommation et
l'investissement,finalement relancer l'emploi ,sont en situation de contrainte
extérieure fortement limitées.
Il semble que les pays doivent prendre en considération les "3D"
,comme le met en avant Bourguinat dans La finance internationale qui sont la
déréglementation,le décloisement,la desintermédiation.Les
"3D" vont de pair avec la mondialisation ,c'est ce vers quoi l'ensemble
des PDEM tendent de tendre, l'évolution de l'Europe le prouve puique
les marchés sont décloisonnés depuis les années
90, que les reglementations diverses comme la spécialisation ont peu
à peu disparu,et que le rôle d'intermédiaire des banques
décroit.Ce phénomène de libéralisation financière
conduit à l'augmentation de la capitatilisation boursière qui
est passé en 1975 de 1400 milliards de dollar à 27000 milliards
en 1998 et , en une liberté certaine dans le choix du placement des capitaux,ainsi
certains pays peuvent s'adonner à du dumping social,il s'agit de proposer
des avantages fiscaux aux entreprises qui s'installent sur le territoire.Ces
mesures ont pour but de favoriser l'emploi,la croissance dans certaines pays.
Néanmoins ces pratiques demeurent fort contestables dans la mesure ou
cette vériatable fuite à l'imposition a pour conséquence
de créer un problème de financement des infrastructures par exemple
et surtout de la politique sociale du pays.le dumping social est corrélatif
à la gouvernance mondiale actuelle qui repose sur un système patrimonial
ou l'objctif est la rentabilité à court -terme à l'image
des fonds de pension. Les entreprises voulant être compétitives
donnent alors la priorité aux pays ou la charge sociale est la plus faible
car il s'agit dans ce système d'optimiser la rentabilité.Alors
des pays comme l'Irlande aujourd'hui accusée par les autres pays de l'Union
de dumping social serait les pays qui attirent le plus d'entreprises.
.
Toutefois, il y a réelement un paradoxe entre l'Union Européenne
qui dit vouloir préserver son modèle social comme l'Allemagne
d"'economie sociale de marché" fortement inspiré de
son passé Bismarckien et Beveridgien et
la logique des entreprises qui sont sur son territoire ,qui réclament
toujours moins d'impôts ,de charges.
Est-ce-que finalement les tentatives de coordination telles celles que mènent
l'Europe entre politique sociale et mondialisation sont conciliables?
Il semblerait premièrement qu'un thème fort ,actuel sur l'europe
soit la politique fiscale. En effet chaque pays est libre de sa politique fiscale
ce qui est contesté et semble être un des futurs objectifs de l'U.E.C'est
une tentative de coordonner les politiques sociales car les disparités
fiscales agissent sur la politique sociale des pays.
Un pays qui utiliserait le dumping social sur le long-terme ne peut pas se développer.
Ainsi on voit par exemple que les paradis fiscaux sont souvent des îles
comme les Baléares et donc pas des nations très peuplées
ou la politique sociale,qui est financée par l'imposition compte beaucoup.
Deuxièment il incombe de souligner le fait que le rôle de l'Etat
est toujours important,ce qui prouve que lamondialisation n'évince pas
son rôle premier c'est-à-dire assurer la cohésion sociale,viser
au bien-être des individus dans la nation leur éducation,leur sécurité,leur
défense entre autres.Ces notions et objectifs de l'Etat touchent au domaine
social et est sollicité par les citoyens qui ne les nient pas.Alors on
comprend que la mondialisation et L'intervention de l'Etat peuvent exister,
contrairement aux idées préconçues,et même se doit
d'exister pour permettre ce qui finalement compte le plus ,notion philosophique
,le bonheur.L'Etat peut même constituer contre-poids à la mondialisation
en constituant des partis oppposés à la li-
béralisation financière outrancière et risquée par
exemple.Le parti socialiste français en voulant instituer la taxe Tobin
veut ainsi que l'Etat contrôle la mondialisation et ses répercussions
sociales.
Les entreprises aussi pevent également s'orienter vers une tentative
de coordonner mondialisation et politiques sociales.Les entreprises qui sont
avisées de mesurer leurs risques choisissent souvent de s'implanter dans
des pays ou le dialogue social,l'existence d'une réelle politique sociale
pour les employés,constitue un moyen deminimiser le risque.La Belgique
sera par exemple beaucoup plus sûre que la Mali pour un investisseur même
si le taux d'imposition est plus élevé.Celui-ci permet la création
d'infrastructures qui sont nécessaires à l'entreprise,par exemple,et
une certaine sécurité vis-à-vis du système politique
en place.C'est donc aussi la notion de risque-pays qui conduit les entreprises
dans leur choix stratégiques et non pas seulement la profitabilité
à court-terme.Parallèlement on peut concevoir de nouvelles politiques
sociales ,réduire les inégalités sans nuire à la
compétitivité des pays.Il s'agit d'attirer les entreprises sans
pour autant renoncer aux politiques sociales.Friedman propose ainsi l'impôt
négatif dont la France s'est inspirée afin de mettre en place
le crédit d'impôt.Ou encore Lipietz propose par exemple de lutter
contre le dumping social et écologique et cela de façon unifiée
dans l'ensemble des pays.Ces mesures permettrait de contrer les effets néfastes
de la mondialisation comme c'est le cas sur les travailleurs peu qualifié
qui voit leur situation se détériorer.Ce qui se manifeste pour
Krugman en France par une hausse des inégalités sous forme de
chômage en Europe et sous forme d'écart salariaux aux USA
Finalement il semble que la mondilisation et ce qu'elle engendre
de rentabilité à court-terme,de croyance en la supprématie
des marchés ne soit pas profondément ancré dans les croyances
collectives.Il est vrai que la mondialisation réduit les capacités
d'action de l'Etat en matière de politiques sociales comme en matière
de politique économique.Cette tendance étant accentuée
par la libéralisation financière, les politiques sociales semblent
relayer au second rang.
Or l'exemple de l'Europe qui constitue peut-être un laboratoire de coexistence
de politiques sociales et de liberté des échanges, montre que
la politique sociale est
toujours souhaitée car finalement c'est elle qui permet la cohésion
sociale, plus que le marché en tout cas,et attire les capitaux car une
confiance s'établit dans des zones stables politiquement .Mais est-ce-que
ce qui est réalisable à l'échelle européenne l'est
au niveau mondial?