Le 1er janvier 2002 a vu l'introduction de la monnaie fiduciaire
européenne. Avec l'entrée en vigueur de l'Euro , la zone de libre-échange
européenne devient réellement une union monétaire . Ce projet
a eu beaucoup de détracteur car pour parvenir à la monnaie unique
,les Etats membres ont dû subir des contraintes économiques dans
la perspective de la convergence des économies. Ainsi aujourd'hui certains
affirment que l'union européenne a imposée une uniformisation des
politiques des Etats membres. Elle aurait ainsi contraint à des politiques
monétaires ,budgétaires ,fiscales ,de taux de change, sociale quasi
-semblables.
Il convient d'analyser cette affirmation et de se demander si dans le projet monétaire
européen ,dans sa concrétisation actuelle et dans le futur anticipé,
les politiques des Etats membres sont contraintes à une uniformisation
.
Il conviendra pour cela d'analyser tout d'abord l'UME qui oblige à une
uniformisation économique pour une plus grande solidité économique
européenne. Puis il faudra voir que certaines politiques économiques
échappent toutefois à l'uniformisation et conservent leur indépendance.
C'est le cas de la politique fiscale et budgétaires dans les politiques
économiques et de la politique sociale qui est inexistante à l'échelle
européenne.
La monnaie unique est née afin de rallier les européens autour
d'un projet économique dans le but de construire une Europe politique.
Mais l'Euro a également vu jour afin de s'imposer comme un contre-poids
face au dollar. Il s'agit de consolider les économies européennes
avec une monnaie forte . Ainsi on comprend qu'à l'origine le projet de
l'Euro repose sur la volonté de créer une monnaie forte en laquelle
les entrepreneurs et les investisseurs aient confiance. Trichet le futur gouverneur
de la banque centrale européenne,
Avait bien compris cet enjeu, c'est à dire attirer la confiance et de
ce fait a largement soutenu le projet européen d'économies fortes.
Il faut entendre par là le projet d'imposer des règles strictes
aux économies européennes en matière de déficit
publics, budgétaire, d'inflation
Cela avait pour but de montrer
aux investisseurs que l'Europe n'est pas une zone inflationniste ,vacillante
,mais une zone solide .
Les 5 critères de Maastricht ,particulièrement contestés,
que les pays membres ont majoritairement choisi de suivre en 1992 correspondent
a cette logique.
Il faut attirer la confiance en montrant que l'Europe n'est plus une zone inflationniste
et harmoniser les économies. Ainsi il s'agit de respecter un taux d'intérêt
supérieur de 2% à celui des pays membres dont le taux est le plus
bas, un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB
,une dette extérieure inférieure à 60% du PIB, et un taux
d'inflation inférieur à 3 % ,et ne pas avoir dévaluer sa
monnaie avant l'élaboration des critères.
Ainsi on comprend que les règles établies à Maastricht
sont strictement économiques ;elles ont donc un impact considérable
sur les politiques économiques des Etats membres .
En effet ,la politique monétaire ne peut plus être utilisée
au niveau national : le contrôle strict des taux d'intérêt
empêche cette pratique. La politique budgétaire est également
mise sous contrainte ce qui est facteur d'uniformisation. Cette politique économique
est fortement préconisée par les keynésiens ( qui ont eu
beaucoup d'influence jusqu'aux années 70)
Il s'agit de bloquer l'utilisation de la politique budgétaire en vue
d'effectuer des relances inflationnistes d'inspiration keynésienne.
Ainsi ces controôles conduisent vers une convergence des politiques des
Etats en matière monétaireet budgétaire , que le pacte
de stabilité de 1996 renforce.
Ce pacte instaure le droit de regard des Etats membres sur l'économie
des autres Etats .
Al'initiative de l'Allemagne ,ce pacte a participé à augmenter
l'uniformisation des politiques économiques européennes. Elles
sont sanctionnées dès lors qu'elles s'éloignent des critères.
Il convient de souligner également le rôle primordial joué
pas la politique des taux de change. Le serpent monétaire européen
puis le système monétaire européen ont contribué
à faire converger les politiques de taux de change. Dans les annés
90 on voit la libéralisation des capitaux , le passage à des marges
de fluctuation de 15% dans le serpent ,puis les taux de conversion entre les
monnaies sont fixés de façon irrévocable.
Cela empêche de réaliser des réequilibrages économiques
grâce à cet instrument qu'est le taux de change. Les dévaluations
compétitives deviennent impossibles . Les échecs de dévaluations
réalisées dans les années 80 par le gouvernement de Mitterrand,
échecs dû à la contrainte extérieure, illustrent
les limites de la politique des changes qui s' uniformise de fait dans l'UME
notamment.
Ainsi on voit qu'en matière de politiques économiques l'UME présente
des contraintes qui sont des restrictions aux liberté des pomitique économiques
des Etats membres . Toutefois il convient de relativiser le poids de cette uniformisation
économique contrainte par l'UME. Cette convergence a été
réalisée afin que l'Europe comme le dit Fitoussi puisse copiloter
un navire libre de son parcours à la place de subir une politique qui
lui ait imposé imposé. Mais des domaines de divergences demeurent
:
Il existe en effet plusieurs politiques économiques dont la souveraineté
incombe à l'Etat membre. On peut citer par exemple la politique fiscale
, en effet, il n'existe pas d'uniformisation des politiques fiscales au niveau
européen . Ce qui laisserait entendre qu'une union monétaire ,c'est
à dire une zone de libre-échange avec une monnaie unique n'oblige
pas obligatoirementla convergence des économies. Toutefois ,de nombreux
débats existent actuellement pour uniformiser la politique fiscale afin
d'éviter des dumping fiscaux des personnes qui décident de fuir
un pays afin de fuir la fiscalité ( c'est la cas des personnes fortement
rémunérées en France notamment). Ainsi on comprend qu'en
matière fiscale s'il y a une absence de convergence elle pose problème
et est au coeur des débats. Alors on peut envisager à court-terme
l'élaboration d'une politique fiscale commune ce qui renforcerait l'uniformisation
des politiques économiques , étant donner que les politiques de
taux de change ,la politique monétaire par exemple.
En matière budgétaire le faible budget européen semble
poser problème à l'Europe notamment en matière d'aides
régionales ou sectorielles , structurelles ,ou plus largement
l'existence d'une politique militaire. En effet , maintenant en matière
que l'Europe s'est constituée en UME elle veut se doter d'une force militaire
,or elle n'a pas le budget nécessaire ( le budget européen est
également à 1,7% PIB européen) . L'absence d'un budget
à la taille du poids économique de l'Europe est comme la politique
fiscale dans les débats actuels.
Les politiciens n'envisagent pas une union européenne sans budget fort,
ce qui laisserait supposer une étape supplémentaire dans l'intégration
européenne.
L'union monétaire européenne imposerait une intensification de
l'intégrattion européenne.
En matière de politique sociale , l'Europe n'a pratiquement pas de politique
sociale à l'échelle européenne , toutefois les Etats membres
de l4UME ont beaucoup de points communs. En effet , ils partagent tous un projet
de protection sociale ancré dans leur culture ,dans leur passé.
Que ce soit avec Bismarck en 1880 en Allemagne ou avec Beveridge en Angleterre
, d'assistance à l'individu qui est commune. Ainsi s'il n'existe pas
de politique sociale uniforme en Europe ,et que l'UME n'en impose pas cela est
peut-être dû à des différences nécessaires
qu'il faut savoir préservées. Ces différences ne posent
pas de problèmes particuliers au niveau des échanges des biens.
Toutefois il faut émettre une réserve au niveau de la circulation
des individus car elle augmente grâce à l'ouverture des frontières
. Selon Mundell elle serait un moyen un moyen d'ajustement des désesquilibres
de la zone monétaire. Alors une réglementation uniforme dans la
protection salariale s'imposerait. Ce qui est actuellement un des points du
débat européen tout comme la politique fiscale et budgétaire.
Finalement il semble que le projet d'une union monétaire européenne
ait rapproché les économies. Cela s'est réalisé
par une convergence des politiques économiques concrétisées
dans le traité de Maastricht. Ainsi ce rapprochement a permis la naissence
de la monnaie unique . Ce qui a permis de faciliter les échanges.
Mais il faut souligner qu'une fois certaines convergences réalisées
il y a un effet d'entraînement des politiques gérées à
l'échelle européenne. Il en est ainsi pour les politiques sociales
, fiscales , budgétaires qui souffrent d'une absence de réglementation
au niveau européen.