Bonne copie du lycée : 75 - Paris - Collège Stanislas

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Commentaire du professeur : Une bonne évolution suivie de la chronologie.Les aspects fondamentaux apparaissent.

Dans les années 1920,les Etats-Unis et les pays de l'Europe de l'ouest sont des nations industrielles où la prépondérance de travailleurs indépendants n'est plus un trait caractéristique de ces économies. L'emploi salarié y prend de plus en plus d'importance. Comment cet emploi salarié évolue t_il dans l'espace ouest européen et aux Etats-Unis du début des années 1920 au début des années 1970 ?L'emploi salarié est un travail moyennant une rémunération et l 'emploi est sous la hiérarchie d'un patron. Cet emploi salarié appartient à l'un des trois secteurs de l'économie : le primaire ,le secondaire ou le tertiaire .Son évolution implique des changements de nature quantitative, qualitative et à des rythmes variables dans les différents pays concernés. L'évolution de l'emploi salarié est elle fonction de l'évolution économique donc reflète t_elle la maturité d'une économie ?Cette évolution est _elle homogène dans tous les secteurs de l'économie ?Elle pose aussi le problème des répercussions sociales, économiques ,des relations avec le patronat. Si l'après première guerre mondiale marque une volonté de retour à la normale en Europe ,les Etats-Unis rentrent dans l'ère du fordo-taylorisme. Mais la deuxième guerre mondiale et les années de forte croissance poussent à une homogénéisation de l'emploi salarié dans les espaces concernés à laquelle s'attaquent la contestation et la crise des années 1970.

Si la guerre n'engendre pas de véritables changements en Europe, les Etats-Unis s'en différencient, puis malgré la crise on note quelques avancées.
Dans les espaces ouest-européens et les Etats-Unis, l'emploi salarié est prédominant dans le secteur secondaire notamment par les ouvriers avant la première guerre mondiale. Mais il est aussi présent dans le primaire avec les salariés agricoles ou dans le tertiaire dans les transports ou avec les domestiques. Leur proportion diverge selon les pays. Aux Etats-Unis ,le manque de main d'œuvre disponible a poussé à la mécanisation dans l'agriculture. Le Royaume -Uni a privilégié l'industrie au dépend de l'agriculture alors que la France a une prédominance de petites exploitations où les salariés sont surtout une main-d'œuvre familiale.
Cependant, le conflit de 1914-1918 ,mobilise plusieurs milliers d'homme en Europe privant l'industrie de main d'œuvre notamment Ainsi, l'Etat mobilise des femmes ,des personnes âgées et quelques jeunes pour travailler dans les usines .L'emploi salarié se féminise fortement .En effet auparavant, peu de femmes travaillait et elles occupaient surtout des postes dans des industries traditionnelles comme le textile. En France, les femmes fabriquant les armes sont appelées les " munitionnettes ".A la campagne, beaucoup de paysans manquent aussi et ce sont des femmes qui prennent en charge les récoltes ,l'approvisionnement pour les villes .
Quant aux Etats -Unis, la guerre en Europe est un moyen de faire fonctionner leurs industries à plein temps .Le chômage est à des niveaux bas, les mobilisés peu nombreux et les salaires sont à un niveau qui permettent un pouvoir d'achat relativement élevé.

Dans les années 1920,ce sont les roaring twenties ou les " années folles ".Les populations se libèrent et consomment. Aux Etats-Unis ,le fordisme et le taylorisme se répandent. Ford continue de produire sa Ford T ,noire ,peu équipée et augmente le salaire de ses ouvriers pour que ceux-ci puissent se l'acheter Ainsi les salariés peuvent consommer. Le taylorisme, expérimenté à Bethléem Steel au début du siècle consiste en un travail à la chaîne. L'emploi salarié est donc uniformisé pour les ouvriers dans le fait qu'ils font un même travail répétitif et avec un pouvoir d'achat qui s'élève. Les Américains rentrent dans une ère de consommation de masse où le crédit s'installe.
En revanche ,en Europe, la volonté est à un retour à la normale. L'emploi salarié redevient à nouveau surtout masculin avec le retour d'une grande partie des femmes au foyer .La France conserve des travailleurs atomisés. Il y a environ trois patrons pour sept ouvriers bien qu'il y ait tout de même plus d'u million de salariés agricoles et des domestiques .Au contraire, au Royaume-Uni, 80% de la population active est salariée dans les années 1920 montrant sa prédominance industrielle.
Mais la crise des années 1930 touche de plein fouet l'Europe de l'ouest alors qu'elle avait démarré en octobre 1929 aux Etats-Unis. Les taux de chômage s'envolent que ce soit aux Etats-Unis, plus de 20 millions de chômeurs ou en Europe avec plus de 2 millions au Royaume-Uni et en Allemagne .L'emploi salarié est devenu précaire quand il n'a pas été supprimé par la crise. Les pouvoirs d'achat sont largement amputés par l'inflation notamment.

On peut toutefois constater des avancées au niveau de l'emploi salarié même. Les syndicats prennent de plus en plus d'importance avec le contexte de crise et défendent les salariés. Aux Etats-Unis, l' AFL (American Federation of Labor)et le CIO dominent. En Angleterre, les Trades unions sont des professionnels du syndicalisme.
De plus ,certains gouvernements mettent en place des législations du travail. Aux Etats-Unis, Roosevelt et ses New Deal tentent de limiter les licenciements par le patronat et mettent en place une sécurité sociale en 1935.En France ,le Front populaire s'inspirant du New Deal augmente les salaires, baisse la durée hebdomadaire du travail à 40 heures…Mais les classes possédantes sont contre et le " mur de l'argent " se dresse mettant en difficulté le pays.
Si aux Etats-Unis ,l'emploi salarié évolue ,il connaît cependant des changements spectaculaires en Europe de l'ouest après la guerre de 1939-1945.

Aux avancées de la guerre, succède l'avènement du fordo-taylorisme.
La guerre de 1939-1945 a à nouveau eu besoin de main d'œuvre. Des avancées ont lieu. Les femmes disposent de crèches pour leurs enfants comme en Grande-Bretagne. L'emploi se féminise partout et cela sera acquis dans l 'après -guerre.
De plus ,la guerre a été aussi favorable aux minorités comme les Noirs aux Etats -Unis qui accèdent à des emplois salariés qui leur étaient interdits et acquièrent donc une reconnaissance de leur statut. Ils peuvent travailler pratiquement dans tous les Etats du pays.
Enfin les conditions du travail salarié s'améliorent avec une baisse du temps de travail aux Etats-Unis et le vote d'une loi par le gouvernement américain pour éviter les conflits du travail. Les salariés américain voient leur salaire doubler grâce aux heures supplémentaires .C'est presque le plein-emploi aux Etats -Unis. En Grande Bretagne ,le plan Beveridge de 1942 est à propos de la sécurité sociale. En France, Croizat et Larroque s'en inspirent avec la sécurité sociale américaine de 1935 pour mettre cela en place après guerre.

En Europe de l'ouest, l'influence des vainqueurs américains pousse à l'avènement du tayloro-fordisme. Alors que les Etats Unis rentrent plus tôt dans une phase de renouvellement et où le crédit explose, l'Europe de l'ouest rentre dans la consommation de masse Pour les Français, les Italiens notamment le tayloro-fordisme est une chance. En effet il permet grâce au travail posté ,une plus grande productivité et donc une hausse des salaires et du pouvoir d'achat. En revanche, les TUC ( Trade union Congress) sont contre et résistent car ils ont une tradition de professionnels dans leur métier.
De plus, avec les morts de la guerre et les classes creuses, le marché du travail possède peu de travailleurs. Les profits sont donc redistribués à l'emploi salarié et les salaires sont indexés quasiment sur les prix. A cela s'ajoute en France le SMIG (salaire minimum d'insertion) en 1950.Les conditions de vie et de travail sont meilleurs. Les emplois dans le secondaire et tertiaire augmentent aussi en France alors qu'après une évolution inverse de l'évolution naturelle s'était manifestée.

Les acteurs du monde du travail évoluent En effet, les patrons de grandes entreprises familiales qui obtenaient leur place de dirigeants de père en fils sont remplacés par des technocrates. Selon Galbraith, c'est l'avènement de la technocratie en Europe de l'ouest comme aux Etats-Unis. Les " managers " issus des grandes écoles sont à même de diriger l'entreprise. Leurs salaires sont très élevés ,jusqu'à 12 fois ceux des salaires moyens aux Etats -Unis dans les années 1960.
Cependant aux Etats-Unis ,les syndicats perdent de leur pouvoir avec la loi Taft-Hartley de 1947 avec un préavis de grève qui passe de 30 à 60 jours et interdiction du " closed-shop ".Il devient de plus en plus facile de licencier les employés En France, en revanche les syndicats font recettes.
Enfin, le secondaire et le tertiaire deviennent prépondérant, le tertiaire dépassant presque le secondaire notamment aux Etats-Unis .Le manque de main d'œuvre nécessite aussi l'appel d'immigrants en Europe de l'ouest dont les conditions de travail sont souvent rudes et ils sont mal payés parfois exploités.
Si le travail salarié a explosé pendant les années de forte croissance avec des avancées remarquables, il n'en est pas moins contesté par la suite.

La fin des années 1960 voit la contestation des employés salariés augmenter. Le travail à la chaîne est trop répétitif amenant l'absentéisme. Il avait été accepté auparavant car il était synonyme de hausse de pouvoir d'achat et les ouvriers n'avaient pas beaucoup de qualification. " Ce travail en miettes " (Friedman) empêche toute relation entre le produit et le fabricant .En France, mai 1968 symbolise la crise de valeur, face aux valeurs américaines adoptées. Même aux Etats-Unis on ne reconnaît plus la suprématie du travail à la chaîne avec l'apparition du toyotisme japonais.
De plus, il existe une inadéquation de l'offre et de la demande d'emplois. Les qualifications ne correspondent pas à la demande et les tensions se font sentir sur le marché du travail avec l'arrivée des génération du baby boom. Le patronat refuse alors de redistribuer tous les profits aux salariés et met souvent fin aux hausses de salaires qui ne correspondaient plus aux hausses de productivité.

La crise des années 1970 qui débute par un ralentissement de l'économie ne fait qu'empirer les tensions. Le chômage est de plus en plus fréquent et de conjoncturel devient structurel comme le montre la création de l'ANPE en 1969 (agence nationale pour l'emploi).Le pouvoir d'achat des salariés est amputé et la précarité est de plus en plus présente.
A cela s'ajoute les déclins d'activités des mines de charbon, des industries textiles dans les régions du Lancashire en Angleterre, Ruhr en Allemagne, Alsace, le Nord en France. Les restructurations sont difficiles. Ces salariés n'ont pas les qualifications suffisantes pour s'adapter dans un autre emploi.
Enfin, si l'immigration est restreinte ,des entreprises notamment américaines délocalisent pour trouver une main d'œuvre bon marché ,moins qualifiée et moins contraignante. Seuls les Etats-Unis et l'Allemagne ont moins de mal avec leur population active. Celle-ci est mobile, flexible et paraît mieux s'adapter aux contraintes.

En définitive, l'emploi salariés atomisé dans les trois secteurs de l'économie jusqu'à la deuxième guerre mondiale en Europe de l'ouest et sur la voie du fordo-taylorisme
aux Etats-Unis ,se transforme dans les années de forte croissance pour s'apparenter au travail à la chaîne ou aux emplois relativement peu qualifiés dans le tertiaire. La contestation de ce modèle et la crise des années 1970 montrent la nécessité de trouver de nouveaux modèles ,d'augmenter la qualification de l'emploi salarié .En effet, les main d'œuvre bon marché du tiers monde font fortement concurrence aux emplois peu qualifiées. Avec le début des fortes tertiarisations des économies de l'espace ouest européens et américain dans les années 1970,l'emploi salarié est appelé à de nouveaux changements .Les économies industrielles seraient _elle arrivées à leur maturité industrielles laissant place au tertiaire et aux nouvelles technologie ?