Comment penser aujourd’hui le mouvement de concentration des entreprises dans les pays developpes ?

Bonnes Copies

Bonne copie du lycée : 92 - Neuilly sur Seine - N-D. de Sainte-Croix

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Untitled Document Depuis les premiers mouvements de concentration dans la moitie du 19eme siecle, les Etats ont toujours protege la concurrence ainsi les USA avec les lois anti-trusts contre la Standard Oil de Rockfeller ou les lois anti-cartels en Europe. Ce phenomene d’alliances, de rachats ou de participations entre entrprises atteint aujourd’hui une ampleur jusqu’alors inconnue et peu freinee. Pourtant, le proces americain contre Microsoft relance le debat theorique sur le bien-fonde de ce mouvement.
Comment interpreter ce phenomene actuel dans les economies de marches d’apres la pensee économique?
Nous aborderons tout d’abord les points de vue théoriques détractant ce phénomène. Puis nous examinerons les données économiques, qui aujourd’hui accordent une utilité a ces concentrations en masse.

La concentration consiste pour une entreprise a fusionner avec une autre entreprise pour créer une nouvelle plus puissante, ou a faire une acquisition en absorbant une autre firme. Quant il s’agit de concentration horizontale, cela concerne des entreprise concurrentes, ayant la même activité. On entrevoit donc clairement qu’il y a une réduction de la concurrence puisque deux concurrents deviennent une seule entité. De plus, cela participe a déséquilibrer le poids entre les concurrents. D’un point de vu théorique, ceci s’oppose radicalement avec les critères de la concurrence pure et parfaite préconise par L. Walras. Plus particulièrement, ce phénomène de concentration entache le critère d’atomicité des producteurs En effet, pour les néo-classiques, le bon fonctionnement du marche est liée a la présence d’une multitude entité productive. De plus, ces concentrations en masse favorise l’émergence de firme géante telle que Général Motors dont le chiffre d’affaire est équivalent au produit intérieur brut (PIB) du Danemark. Ce phénomène de superpuissance des firmes entraînent l’apparition de tickets d’entrée, c’est-à-dire qu’une firme pour entrer sur un marche tel celui de l’automobile ou pharmaceutique, devra disposer d’un capital considérable pour entrer en concurrence avec les groupes déjà en place. Ceci détruit donc le critère de libre entrée des acteurs économiques sur le marche, car sans un capital de départ exponentiel aucune entreprise ne peut se développer. Pour répondre a la question : "Comment penser ce phénomène ?", le point de vu de néo-classique amène a décrier celui-ci par le danger sérieux qu’il représente pour la concurrence. De plus en plus de marches deviennent oligopolistiques ou l’exemple du marche automobile convient de nouveau puisqu’il n’y a pas plus de dix producteurs en série de véhicules dans le monde. De même, pour les secteurs dits de la nouvelle économie pour les softwares pas plus de trois supports sont disponibles notamment Windows ou Lotus et encore si on peut parler de véritable concurrence. On assiste au même phénomène pour les équipementiers informatiques, ceci touche aussi bien la téléphonie, vendeurs de réseau ou équipementiers ou encore les multimédia, d’une manière générale les TMT ( Technologies, Multimédias, Télécommunications) sont les théâtres de ce phénomène bien réel de concentration. Le procès Microsoft amène donc a penser ou a repenser le bien-fondé de celui-ci. Il contredit effectivement la pense classique et néo-classique de libre-concurrence, il néglige les lois érigées contre de si grosses concentrations, il permet la création de firmes plus puissantes que des Etats. La question est de savoir s’il est justifie d’accepter que des groupes si puissants puissent dicter leurs lois aux Etats concernant l’emploi par exemple car dans le contexte de crise depuis 1973 les Etats tente de réduire le chômage d’ou l’implantation de telles firmes représente un enjeu important au prix de lourdes négociations et de lourdes faveurs : on peut citer le cas de Disney qui a obtenu de la France pour implanter un parc d’attraction des avantages fiscaux, la création d’infrastructures par exemple. Ne doit-on pas aux vues néo-classiques et classiques rétablir un marche concurrentiel plus favorable aux consommateurs qui de ce fait auront plus de choix, des prix plus bas et une offre en accord avec leur demande et non une offre qui crée leur demande mise en évidence par la filière inversée de Galbraith. Penser ce phénomène d’un point de vu libéral reviens a contester le bien-fondé de cette multiplication de géants économiques.
De plus, par une approche théorique de la firme, on peut également s’interroger sur la justification de tels mouvements. En effet, la théorie de l’entreprise manageriale renforcée par l’approche en terme de technostructure selon Galbraith met en évidence que les dirigeants se sont émancipés des actionnaires et que la constitution de groupes fortement concentres émanent d’une volonté de prestige des dirigeants. Cette approche théorique met en exergue l’idée que ce mouvement de concentration actuel doit être pense négativement car il dessert l’économie puisqu’il n’a aucun caractère stratégique de développement et ne consiste qu’a favoriser la maximisation du profit personnel des dirigeants. Selon cette théorie, il est nécessaire de lutter contre ces concentrations abusives qui détournent les moyens en recherche et développements.
Si l’on s’appuie sur un raisonnement libéral, ce mouvement, cette fièvre des concentrations doit être pensée comme néfaste a l’économie de marche basée sur la concurrence dont l’Etat est le garant, il faut donc suivre et poursuivre l’initiative de démantèlement de Microsoft. Pourtant, si l’on parle de nouvelle économie, ne s’agit-il pas de considérer ce nouveau modèle avec ses particularités dont la concentration fait partie ?


Le contexte actuel est celui de mise en place d’un nouveau système économique qui se développe avec des bases spécifiques telles le phénomène de mondialisation de économie. Si on se place en terme de mode de régulation décrit par Bouvier et Aglietta, depuis 1945 économie s’est placée dans un mode monopolistique de régulation remplaçant le mode concurrentiel d’avant-guerre, le nouveau mode de régulation entraîne ne pourrait-il pas être celui d’un renforcement monopolistique ? Comment ne pas penser ce phénomène dans une perspective optimiste puisque le leader mondial connaît une croissance régulière d’environ 4% par an et l’Europe sort peu a peu de la crise. Le phénomène de mondialisation entraîne un changement d’échelle des marches, il apparaît donc nécessaire que les firmes suivent cet élargissement des marches a l’échelle internationale en se concentrant pour former des entités de taille mondiale car comment imaginer le développement un entreprise de taille nationale sur un marche mondial. Les économies, de plus, évolue et progresse dans le libre-échange qui entraîne une croissance accrue. La viabilité des firmes dans un tel contexte consiste dans la création économies d’échelle pour rester compétitifs. La concentration par ses effets de taille, d’apprentissage, qu’elle soit verticale pour intégrer tous les stades de production ou soit de type diversification pour repartir les risques sur différents secteurs ou pour établir une reconversion vers la nouvelle économie ainsi les "brick and mortar" (firmes de l’ancienne économie) deviennent des "click and mortar", est une réponse a l’effet d’ouverture sur le monde des économies. De plus, on peut également mettre en parallèle la concentration des entreprises avec celle des Etats. En effet, la régionalisation s’est accrue avec le développement de l’Europe arrivée a 15 aujourd’hui, la création de l’ALENA aussi par exemple. Les Etats s’unissent pour constituer des groupes forts sur un plan mondial, la création de tels marches suscitent le même phénomène pour les entreprises qui doivent répondre aux exigences mondiales et aux spécificités de la nouvelle économie. En effet, les enjeux actuels des firmes résident dans la gestion de plus en plus complexe et importante de l’information et celle-ci a un coût car elle est payante, entraîne un coût dans son traitement et dans l’équipement qu’elle nécessite. Seule une entreprise de grande taille peut supporter ces coûts pour répondre aux exigences des consommateurs. En outre, les marches des technologies de pointe, pour certain, sont soumis a des licences mises aux enchères comme le réseau UMTS vendu des milliards en All ou en GB, cela nécessite un investissement colossal que seule un géant économique peut supporter. Enfin, l’exacerbation de la concurrence du fait du libre-échange nécessite d’important gains de productivité et des économies d’échelles qui poussent les entreprises a la multinationalisation par des investissements directs a l’étranger en prenant le contrôle de firmes étrangères pour soit profiter d’un avantage comparatif a un stade de production, soit profiter de faibles coûts salariaux, soit profiter des parts de marche de l’entreprise sur son marche.
Par ailleurs, le boom des entreprises de la nouvelle économie a entraîne la monté en puissance très rapide de starts-up inconnues il y a encore cinq ans : c’est ainsi que l’on a vu des starts-up comme Yahoo ou AOL s’apprécier en bourse a des cotations vertigineuses leur permettant ainsi de se développer notamment en rachetant d’autres groupes : AOL-Time Warner par exemple. Enfin, il s’agit de préciser le caractère patrimonial qu’ont acquis les entreprises en opposition avec les entreprises manageriales puisqu’aujourd’hui se sont les actionnaires qui commandent et visent la maximisation du profit qui nécessite une dimension mondiale. En effet, une taille importante permet par exemple d’obtenir une pression suffisante sur les fournisseurs pour faire baisser les prix. Penser le phénomène des concentrations reviens donc a penser la nouvelle économie car celle-ci entraîne celui-ci.


La nouvelle économie n’en est qu’a ses débuts, depuis 1992 aux USA, 1995 en Europe mais déjà les phénomènes, qui l’accompagnent, inquiètent et bouleversent les théories. Les libéraux appellent a la défense de la concurrence qui pourtant semble être accrue du fait de la mondialisation. Le nouveau système économique qui semble se mettre en place inclut une adaptation des entreprises qui passe par la concentration pour atteindre l’échelle mondiale de ces nouveaux marches. Penser le phénomène actuel croissant des concentrations, c’est penser la nouvelle économie, faut-il y croire ?