C’est aujourd’hui un discours très répandu selon lequel la politique serait atteinte de langueur, tomberait en déshérence et serait vouée à la fois à l’impuissance et au discrédit. Or il est nécessaire
d’analyser les fondements de ce discours.
Dès le début de son intervention, Myriam Revault d’Allonnes prend soin de renvoyer au sous-titre de son ouvrage. Il s’agit pour elle de faire la généalogie d’un lieu commun. Pourquoi parler de lieu commun ?
Parce que, et c’est le sens de l’intervention de Myriam Revault d’Allonnes, le dépérissement de la politique, n’a pas, malgré les apparences, l’évidence qu’on peut lui prêter. Ce travail généalogique exige donc de déconstruire le discours du dépérissement de la politique. En préliminaire, comme le remarque Myriam Revault d’Allonnes, il faut bien garder en mémoire que les critiques portées à la politique et plus particulièrement à la démocratie ne sont pas neuves. Démosthène se plaignait déjà du manque de conscience civile des citoyens et Périclès regrettait les “indifférents” qui pour lui étaient des inutiles à la Cité. On le voit, même dans la Cité grecque, souvent prise en exemple de participation politique, on regrettait déjà le dépérissement de la politique.