L’entrepreneuriat : effet de mode ou tendance de fond ?

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Document publié dans le magazine Référence.

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Un certain nombre de phénomènes qui se sont développés au cours de ces dernières années – tels que le recours quasi systématique à l’externalisation d’activités non stratégiques, l’essor des technologies de l’information et de la communication (NTIC) ou la croissance des activités de service – laissent à penser que ce scénario est plausible. On voit ainsi émerger une nouvelle organisation du travail qui fait appel à l’autonomie et au partenariat. Les équipes projet ad-hoc qu’elles se constituent au sein de grandes entreprises ou avec des entrepreneurs indépendants sont appelées à remplacer progressivement l’organisation centralisée constituée de salariés “classiques”. Les constats suivants semblent confirmer cette analyse : • le “traditionnel” contrat de travail à durée indéterminée (CDI) est “en perte de vitesse” car une grande majorité des emplois créés récemment en France sont des emplois temporaires, intérimaires ou à temps partiel. • les sociétés de travail temporaire comptent parmi les plus grands “employeurs” des pays occidentaux. • plusieurs grandes firmes se sont divisées en de nombreuses entités autonomes qui se comportent entre elles presque comme des entreprises indépendantes. Elles se mettent parfois en concurrence avec des entreprises extérieures pour la réalisation de certaines prestations. Ces transformations exigent de pouvoir s’appuyer sur de véritables entrepreneurs pour animer ces petites structures. Les aptitudes requises pour remplir cette fonction relèvent plus du comportement – esprit d’initiative, innovation, prise de risque, responsabilité, capacité à travailler en équipe – que des connaissances. Nous chercherons dans une première partie à comprendre pourquoi et comment s’est produit cette évolution. La deuxième partie traitera du “métier”de l’entrepreneur et des compétences nécessaires à son exercice. Ces deux premiers points posent logiquement la question de la formation à l’entrepreneuriat. La nécessité de trouver de nombreux entrepreneurs présentant des compétences spécifiques pour exercer cette activité appelle à s’interroger sur la mise en oeuvre d’un enseignement à l’entrepreneuriat. Nous n’aborderons pas ce point car il justifie à lui seul un développement spécifique. L’abondance des travaux de recherche menés actuellement ainsi que la variété des dispositifs d’enseignement mis en place montrent bien qu’il subsiste encore de nombreuses interrogations sur ce sujet. Il suffit, par exemple, de consulter les Actes du 1 Congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat, dernière manifestation française portant sur le sujet, pour s’en persuader. Plus de 40 ateliers réunissant chercheurs, praticiens et pédagogues traitaient du thème de l’enseignement et de l’entrepreneuriat. Par contre nous poserons en conclusion les principales questions.