Fiches

Reconnaître que nous ne sommes pas seulement français, italiens, colombiens, mais aussi bien hommes, c’est reconnaître à coté, sinon au-dessus de l’identité nationale, une autre identité qui relativise notre inclusion communautaire. Comme le disait au dix-neuvième siècle Challenel-Lacour, «le destin... inventa contre le patriotisme une seconde vertu. Cette vertu sublime a été son coup de génie, elle s’appelle le cosmopolitisme» (Etudes et réflexions d’un pessimiste). Le fait d’être homme, comme le sont, et au même titre, les autres hommes, ne nous fait-il pas en effet «citoyen du monde et partie de ce monde» (Epictète, Entretiens) ? Mais cette idée d’une citoyenneté élargie à l’ensemble de la terre et des communautés humaines fait problème. Car quel devoir moral ou «politique» peut-il bien résulter de l’unité physique du genre humain, et vers quoi cette unité fait-elle réellement signe ?